Au lendemain de l’annonce des résultats globaux provisoires de l’élection présidentielle au Niger par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), des citoyens sont sortis manifestés. Des manifestations qui se sont vite transformées en batailles rangées entre les forces de l’ordre et la population. Une série de mesures ont donc été prises par le gouvernement pour éviter la propagation de ces mouvements de contestation dont la coupure du réseau Internet. Une solution assez radicale qui met à terre les économies numériques mais surtout qui muselle l’opinion publique.

Pourquoi défendre la neutralité du Net ?

La neutralité du Net, c’est ce qui garantit l’égalité du traitement des flux d’information sur Internet, sans discrimination de sources, d’utilisateurs ou de contenus. Il faut rappeler que l’accès à l’information est un droit indéniable, comme le mentionne la Déclaration universelle des droits de l’homme en son article 19.

Si l’on considère le réseau Internet comme une autoroute, tous les véhicules empruntant cette voie doivent être traités au même pied d’égalité. Ceci pour ne pas avoir une justice, et donc un Internet, à deux vitesses : Un Internet pour les riches et un autre pour les pauvres (lent, partisan et bourré de publicités).

Les fournisseurs d’accès doivent seulement s’occuper de transmettre les paquets (flux d’information) aux destinataires sans regarder dedans, en modifier le contenu, le ralentir ou le bloquer quelle qu’en soit la raison (commerciale ou politique) car c’est l’essence même du réseau Internet :  un espace de liberté et d’expression sur lequel les gouvernements n’ont pas le control.

Il faut rappeler que même si Internet doit être le plus neutre possible, des formes de censures existent, à différentes échelles, selon les pays. Par exemple, les sites proposant des contenus pédopornographiques ou djihadistes sont bannis dans la plupart des États. D’ailleurs les États-Unis, ont même abrogé cette neutralité du Net en 2018 suscitant un tôlé de la part des défenseurs des libertés numériques.

Le non-respect de cette neutralité, peut déboucher sur des dérives qui, à terme, peuvent influer sur nos manières de penser. Puisque l’Internet qu’on nous laissera voir, risque d’être l’Internet voulu par les gouvernements ou les fournisseurs d’accès. Le contenu distribué ne sera donc plus neutre mais calibré en fonction de raisons économiques ou politiques.

Faut-il bloquer ou réguler ?


En l’absence d’instruments juridiques solides réglementant le droit numérique des citoyens, beaucoup de gouvernements adoptent l’interdiction pure et simple de ces outils qu’ils ne comprennent pas.

En Afrique, bloquer l’accès au réseau Internet est donc devenu de plus en plus fréquent. Beaucoup d’internautes en font régulièrement les frais. C’était le cas en Ouganda, au Tchad, ou au Cameroun. Pour n’en citer que ceux-là.  Globalement, il y a deux manières de bloquer l’accès à Internet. Soit le gouvernement décide de bloquer l’accès à certains sites web et applications de réseautage social. Dans ce cas le recourt à un réseau privé virtuel (VPN) peut à nouveau permettre d’y accéder. Soit le gouvernement ordonne un blocage complet du réseau Internet. Dans ce cas de figure un VPN ne vous sera d’aucun secours.

Quelles solutions face à la censure ?

Le VPN, est un outil permettant de changer l’identité d’un terminal numérique. Ceci, dans l’objectif de contourner les censures et blocages sur Internet. Il y’en a beaucoup que vous pouvez trouver sur ce lien. Vous pouvez également vous connecter au réseau Tor, comme expliqué ici.

Dans le cas d’un blocage complet, des solutions beaucoup plus techniques permettent d’y accéder. Notamment avec le projet Commotion.

Ousmane

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