Dans le dernier communiqué du conseil des ministres du Niger, on apprend qu’un nouveau réseaux mobile est en cours d’installation. Dénommée Shap Mobile, cette société va contribuer à « une augmentation significative des taux de couverture réseau, de pénétration mobile et de pénétration internet » indique le communiqué.
Une licence pour l’établissement et l’exploitation de réseaux mobiles virtuels FULL MVNO pour une durée de cinq (05) ans a été accordée à l’entreprise.
Qu’est-ce qu’une licence FULL MVNO ?
Mobile Virtual Network Operator (MVNO) ou « opérateur de réseau mobile virtuel » en français désigne un type d’infrastructure réseau utilisé dans le monde des télécommunications. Les opérateurs recourant à ce type d’infrastructure ne disposent pas de leur propre antenne radio. Pour offrir des services de communications mobiles à leurs abonnés, ils s’appuient sur les services des opérateurs disposant d’un réseau d’antennes physiques en leur achetant des communications en gros. C’est finalement une forme de sous-traitance mobile.
Deux catégories de MVNO
Il existe deux catégories de MVNO : le light MVNO et le Full MVNO. Le premier ne propose que des services de gestion des relations clients tandis que le second est beaucoup plus abouti. En effet, il intègre à la fois la relation client mais aussi la gestion de son propre cœur de réseau (sur un HLR dédié). Cette méthode offre plus de flexibilité dans la gestion des cartes SIM, des flux d’appels, de sms ou de data. Le Registre de localisation d’origine (HLR) est une sorte de base de données qui permet, entre autre, de stocker des informations sur les abonnés.
Des fournisseurs d’accès mise en demeure
Dans un rapport récent, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes du Niger a pointé du doigt des insuffisances techniques au niveau des 4 principaux opérateurs de téléphonie mobile du pays, avec pour conséquence une mauvaise qualité des services proposés au clients.
D’ailleurs, Aichatou Habibou Oumani, présidente du conseil national de régulation des communications électroniques et de la poste du Niger à affirmer que « les 4 opérateurs que sont Celtel Niger S.A, Moov Africa Niger, Niger Télécoms et Zamani Télécoms S.A ont été défaillants et par conséquent, mis en demeure ».
Il est donc légitime de se questionner sur les changements qu’un nouveau acteur va apporter en terme de qualité de service. D’autant plus qu’il va s’appuyer sur une infrastructure réseau de mauvaise qualité. A moins qu’il investisse d’avantage pour corriger certaines lacunes techniques (l’adressage, le multiplexage, etc.) afin de limiter les pertes de flux. Mais de tels investissement se traduiront par des abonnements beaucoup plus chers pour les clients.
Dans son rapport, l’Arcep indique également que le secteur des télécommunications est en plein essor au Niger. Le chiffre d’affaire du secteur a connu une hausse de 14,8% par rapport à l’année 2020.
